A la recherche du légendaire tigre de Tasmanie

De retour du Northern Territory, je suis resté 1 mois jour pour jour à Sydney, puis je suis reparti, destination la Tasmanie.
2 mois que je revais de ce voyage et que je le planifiais a travers mon guide touristique et les divers recits recueillis au fil de mes rencontres.
Le plan etait simple, voir tout ce qu'il y avait à voir, y finir mes 3 mois de "fruit picking", et trouver le légendaire tigre de Tasmanie.

lundi 5 novembre 2007

1er job en Fruit Picking, 1ère claque



Il m'a fallu à peine 3 jours ouvrés pour trouver mon 1er job en Fruit Picking. L'agence qui s'occupe de mon cas m'a proposé un contrat de 6 semaines : la ferme s'appelle Craigburn farm, se trouve à 2h de route de Darwin et mon boulot sera de cueillir des mangues pour 10$/hrs avec "free accomodation and free food". Tout à l'air idyllique, même que mon pote français Julien qui a bossé dans les mangues l'année dernière me dit que c'est plutôt bon!

Mais quelle fût ma désillusion à mon arrivée! La ferme ressemble plus à un camps de manouches qu'autre chose. Déjà, les WHV qui sont là depuis quelques jours s'empresse de s'engouffrer dans notre voiture afin de partir au plus vite. Seule Iris, une taïwanaise, reste contrainte et forcée par la colonie de chinois de Honk Kong. Elle est tellement en colère qu'elle a mis le feu à son frigo. Les 3 autres WHV qui m'accompagnent sont comme moi, sous le choc de la vision de cette ferme délabrée. Nous sommes logés dans un mobil home. Il a fallu négocier pour obtenir un matelas en plus car il n'y a pas assez de lits. Mais dans quoi je suis tombé???!!!

Le travail en lui même n'est vraiment pas difficile. Levé à 5h30, cueillette de 6h à 12h, déjeuner et sieste jusqu'à 14h et reprise de la cueillette jusqu'à 18h. L'emploi du temps reste assez flexible, soumis aux aléas de la météo, de l'approvisionnement en "bins" et des problèmes mécaniques. Nous utilisons une longue perche pour cueillir les mangues, ce qui nous met à l'abri du "soap". Par contre, les filles sont cantonnées au conditionnement des mangues et doivent couper les tiges. C'est ce poste qui est dangereux, toutes sans exception ont contracté au bout de quelques jours la fameuse allergie.

Malgrè les conditions de vie exécrables, j'essaye quand même de garder le cap. A chaque fin de journée, le programme est simple : laver ses fringues, prendre une douche et aller manger de la bouffe dégueue. Après y'a plus rien à faire. Pas de navettes pour aller en ville, pas d'alcool, pas de musique, pas de cigarettes, pas de coca et pas de putes. ça ressemble presque à un camp de concentration à la "Papa Schultz". Mon rôle est simple, j'essaye de négocier tout ce qu'il est possible de négocier. Matelas, caravane, lits, lessives, nutella, lait, cigarettes et surtout du coca!!! Pour l'alcool, il faudra repasser. Chan, le boss vietnamien, est un gros bâtard qui se trimballe a longueur de journée une bière à la main et un tonz sur le pif. A chaque fois que nous lui demandons quelques choses, il nous répond demain. Et comme IAM, "demain, c'est loin".

Enfin voilà, ma grande fierté a été de réussir à obtenir une caisse de canettes de coca. Après avoir demander à mon pote le conducteur de camion s'il pouvait me rendre ce service, j'ai trouvé le boss de Chan, Robert, qui a mis la pression du le conducteur. 2 jours après j'avais ma caisse de coca. 3 jours après je fumais un pète avec lui dans son camion après avoir été viré. L'explication va suivre.

Une chose improbable est arrivé durant ma première de Fruit picking dans ce Papa Schultz Camp. J'ai tapé la meilleure des barres depuis mon arrivé en Australie. Et qui aurait pu croire ça dans de telles conditions! Tout commença samedi après midi avec Eric le chinois de Taïwan avec qui je délire sur la bête de soirée que nous allons passé. Pas d'alcool, pas de musique, pas de meufs, juste notre camp de manouche avec la colonie de chinois et 4 jeunes allemandes qui sont arrivées 2 jours avant.

Après le diner frugal, je regarde Eric et continue notre délire. Il se tourne vers un chinois et lui dit que ce soir c'est saturday night fever, avec un grand sourire. Et c'est la que tout bascule. Le chinois parait encore plus chaud que nous. Il répète sans arrêt "Do you want a party? Do you want a party?". Nous lui répondons évidemment "Yes!!!" Il appelle ses alcooliques. Le cuistôt est lui aussi chaud comme la braise. il sort de ses affaires un téléphone/mp3/hautparleur/grillepain et nous met tous les hits parades de Hong Kong. Trucs de ouf, il se met même à chanter. Lancé et impossible à arrêter, il commence à préparer une sauce extrapimentée et coupe des lamelles de mangues vertes. J'adore la mangue verte, c'est frais, croquant. Mais j'aime pas le piment. Iris nous a rejoint. Le chinois répète "Do you want a party?". Nous répondons "Yes!!!" Il prend une bouteille en plastique et me regarde. Je commence à comprendre son manège. "Do you want a party?" Il met la bouteille au centre de la table et la fait tourner. Et nous voila à jouer au jeu de la bouteille avec comme gage la mangue verte à la sauce extrapimentée.

Le chinois me glisse dans l'oreille que je dois prévenir les allemandes, ce que je m'empresse de faire. Natasha et Nadine me suive. La tension commence à monter, personne ne veut s'exploser la bouche, mais tout le monde veut exploser la bouche de son bourreau. La bouteille tourne, les tranches de mangues s'enchaîne accompagnés des hits hongkongais. Dans cette atmosphère presque euphorique, tout le monde rit et se plait à souffir et faire souffrir. Même Che Chowl, le coréen qui adore le piment pleure de douleur. C'est au tour du chinois en feu. il veut impressioner Nadine et Natasha en prenant une énorme procion de piment. Je le regarde avec le sourire aux lèvres, pensant qu'il ne mettra jamais tout ça dans bouche. Il sourit et avale tout d'un coup. Sa tête sortie d'un Walt Disney se fige pendant 2 secondes. Son sourire cache encore sa douleur. Il a encore la force de se lever et nous dit "Je reviens". Il se tourne, fais 2 mètres, et recrache tout. Je suis mort de rire, d'un rire simple mais inarétable, un rire d'enfant sans aucune moquerie, naïf.

Avant de partir j'avais réservé un billet pour aller 3 jours à Melbourne. Robert à qui je raconte mon affaire me dit que ce n'est pas possible. J'ai signé un contrat de 6 semaines, je dois rester, impossible de prendre 3 jours off. C'et quoi ce binz???!!! Je lui dit que mes billets sont non remboursables. Il me vire. Ainsi, je me retrouve à Darwin après cette 1ère exprience en Fruit Picking, viré mais libre et déjà sur le départ pour visiter Melbourne.

Darwin - Berry Springs - Craigburn Farm

0 commentaires: